L'IMPOSTURE DES AGROCARBURANTS
Moi, grand défenseur de l'environnement et agrobiologiste à la retraite, j'ai failli m'y laisser prendre. Super, du super-carburant non polluant, de l'agro-carburant pour mettre du beurre dans les épinards de nos pauvres paysans.
Voilà la liste des espèces végétales concernées.
Quels sont ces produits ?
• les oléagineux (lipides : huiles) sont les plus riches en énergie ; les moteurs diesel peuvent consommer bien des huiles peu raffinées ; le diester est synthétisé à partir de l'huile du colza
• l'amidon des céréales (glucide : polymère naturel de glucose) peut être fermenté pour produire de l'éthanol (alcool éthylique)
• le sucre de betterave (glucide : saccharose) est transformé en un éther dérivé de l'éthanol, l'ETBE (éthyl-tertio-butyl-éther)
• on peut aussi utiliser les glucides de la canne à sucre, des pommes de terre, des topinambours, etc.
• le bois, la paille, fournissent du méthanol (alcool méthylique) par distillation ; mais ceci est une autre histoire…
Colza - Tournesol - Ricin - Lin - Palmier - graisse animale : pour la production d' huile végétales = biodiesel
Canne à sucre - Betterave - Blé - Soja : pour la production de sucre = bioéthanol = essence
Arbres mous - Paille de céréale : pour la production de cellulose = méthane = biogaz = GPL
Vous pouvez être certain que les apprentis sorciers des laboratoires des grandes compagnies, vous nous concocter encore plus de nouvelles variétés à l'ADN muté, plus productive, plus rentable, plus, plus tout…!!!.
Voilà nos pauvres paysans, devenu les nouveaux roi de la pompe, les princes du désert agricole. Cette nouvelle ruée vers l'or vert, arrange tout le monde, tous les protagonistes y trouvent leur compte. En premier lieu, les gouvernements, les lobbies industriels, les compagnies du pétrole, l'industrie agro-alimentaire, les agriculteurs, les automobilistes et même les partis verts et tiers-mondistes. Ça fait du lourd, rien n'arrêtera la déferlante des agro-carburants, a part les crises économiques et les révoltes des crèves la faim.
Les gros producteurs français de céréales et de betteraves ne le crient pas sur les toits, mais ils se gavent déjà: ils sont associés avec TOTAL – c'est écrit sur le site de Total .
"La production d'ETBE a commencé en France en 1993 à la raffinerie de FEYZIN (69). Puis le Groupe TOTAL, l'AGPB (Association Générale des Producteurs de Blé), la CGB (Confédération Générale des Planteurs de Betteraves) et les producteurs d'éthanol agricole se sont associés dans deux sociétés : NORD ETBE et OUEST ETBE qui ont construit respectivement des unités de production d'ETBE dans les raffineries de DUNKERQUE (59) et du HAVRE (76)."
Sans le savoir, la machine s'est mise en marche en douceur : Total l' écrit lui-même:
Aujourd'hui, vous consommez déjà des NECRO-CARBURANTS quand vous faites le plein chez eux :
"Cette production de biocarburant est incorporée directement dans les essences puis livrée à nos stations services : sans le savoir quand vous faites le plein chez TOTAL vous consommez déjà du carburant d'origine végétale ! "
Vous pouvez vérifier ici :
Le pétrole vert
Le nom de biocarburant laissait peut-être à penser qu'il y avait là-dedans un air de biologique...voire écologique, il devient désormais l'agrocarburant est tombe le masque. De l'épuisement du carburant fossile annoncé dans les 50 à 80 ans, est né dans une grosse tête quelque part l'idée de transformer la nourriture en combustible ! Chaque année, on consomme en France environ 50 millions de tonnes de pétrole pour les transports (chiffres 2002) et pour les remplacer par des agrocarburants, il faudrait planter entre 50 à 100 millions d'hectares selon la plante cultivée ... L'hexagone faisant 55 millions d'hectares...ça fait un beau champ de maïs !...
L'huile de palme est une huile extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. 100 kg de fruits donnent environ 22 kg d'huile. L'huile de palme est un ingrédient privilégié de la cuisine africaine, sud américaine ou asiatique, dans les aliments industriels, les cosmétiques par son faible coût de production et c'est un produit utilisé dans la production de carburant. L'Indonésie, est sur le point de devenir le premier producteur mondial d'huile de palme.
Chaque tonne de graines de ricin fournit 550 litres de biodiesel, 55 litres de glycérine, 200 kg de protéines pour l'alimentation du bétail.
Par hectare et par an le Soja = 450 litre de biodiesel
Le Colza = 1200 l.
Palmier à l'huile 4 à 6000 L
1 hectare d'algues pourrait produire 90 000 litres de biodiesel.
Remplir le réservoir d'un 4X4 avec 94.5l d'éthanol pur nécéssite 204 kg de maïs, soit suffisamment de calories pour nourrir une personne pendant un an.
Au Mexique, la population commence dès à présent à souffrir de la hausse du prix du maïs (+30% en 3 ans) qui est l'aliment de base utilisé pour la
fabrication des tortillas.
Les aliments comme combustible ... que restera-t-il à manger à l'humanité ?
La solution du fameux "Soleil vert" de Fletcher en 1973 ?
Désinformation et manipulation des chiffres.
Une controverse porte actuellement sur le bilan énergétique de la production des biocarburants. Le bilan énergétique représente la différence entre la quantité d'énergie nécessaire sur un cycle complet de production des biocarburants (input) et la quantité d'énergie produite (output). Selon des études menées par MM. Pimentel et Patzek, la production d'éthanol demande plus d'énergie qu'il n'en contient lui-même. D'autres études (comme celle réalisée par le Département américain à l'agriculture) indiquent que le bilan énergétique est positif. Pour une bonne vue d'ensemble du débat sur l'équilibre énergétique des biocarburants, lire l'étude en anglais "The energetics of ethanol: an introduction and link to studies".
Potentiel de réduction du réchauffement climatique:
En principe, les biocarburants sont "neutres en carbone": leur utilisation n'émet pas plus de dioxyde de carbone que celui absorbé au cours de la croissance des plantes utilisées pour fabriquer ces biocarburants. Ainsi, remplacer les carburants fossiles par les biocarburants pour les transports pourrait contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.
Cependant, d'autres études contestent les conclusions précédentes. Une étude de Mark Delucchi (décembre 2003) conclut que l'utilisation de biocarburants pourrait en fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre car les forêts, les zones humides et les réserves de protection seraient converties en terres pour la culture de maïs et de soja.
Un rapport publié en mai 2007 par la division Energie des Nations Unies a averti que les biocarburants pourraient certes présenter un certain nombre d'avantages, mais que le risque d'augmenter la production de CO2 en les utilisant dans le secteur des transports était également considérable. Ce rapport note qu'en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, recourir aux biocarburants pour la production de chaleur et d'électricité serait plus approprié que dans le secteur du transport EurActiv 10/05/2007).
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Je vous conseil vivement d'écouter les cris de rage de Fabrice Nicolo dans l'émission de France Culture "Terre à terre" Le magazine de l'environnement de Ruth Stegassy.
http://radiofrance-podcast.net/podcast/rss_16277.xml
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/terre_a_terre/fiche.php?diffusion_id=55594
Les biocarburants sont une formidable trouvaille, mais pour qui ? Dans le monde entier, usines et raffineries poussent comme des champignons après la pluie. Le blé, le colza, le tournesol chez nous, le palmier à huile, la canne à sucre, le soja ou le maïs dans les pays du Sud servent désormais à remplacer le pétrole. De fabuleux végétaux, utilisés depuis les débuts de l’agriculture pour nourrir les hommes, remplissent aujourd’hui les réservoirs des bagnoles et des camions.
Fabrice Nicolino a décidé d’écrire sur le sujet un pamphlet, d’envoyer un coup de poing à ceux qui prétendent que ce bouleversement est une bonne nouvelle, mais aussi aux naïfs qui croient le discours officiel sur ces nouveaux carburants présentés comme « écologiques ». Car la réalité est aux antipodes.
En France, le lobby de l’agriculture industrielle, activement soutenu par l’Etat, cherche depuis la réforme européenne de 1992 de nouveaux débouchés pour ses productions de masse. Le boom des biocarburants relance aussi la machine à engrais et à pesticides, et il détruira bientôt ces réservoirs de biodiversité imposés que sont les « jachères ».
Ailleurs dans le monde, c’est bien pire. De l’Indonésie au Brésil, en passant par le Cameroun, les rares forêts tropicales intactes sont dévastées pour laisser place à ces nouvelles cultures. La demande indécente du Nord, qui veut continuer à rouler en bagnole quoi qu’il en coûte, fait exploser le prix de certains produits de base : dans un monde qui compte près d’un milliard d’affamés permanents, le système industriel préfère donc l’automobile au droit pourtant imprescriptible de manger à sa faim.
Et le comble, c’est que les biocarburants ne sont nullement écologiques. Ils contribuent et contribueront toujours plus au dérèglement climatique, comme le montrent de très nombreuses études.
Ce petit livre dévoile une mystification totale. Et dénonce ses profiteurs.
http://fabrice-nicolino.com/index.php
http://fabrice-nicolino.com/biocarburants/index.php
http://energieverte.canalblog.com/archives/biocarburants/index.html
Ma conclusion : Plus il y aura d'énormes conneries de ce genre, plus notre temps sur cette Terre nous sera compté. Tic…tac…tic…tac !!!!!!
Là c'est un grand pas en arrière pour l'Homme.